Vous êtes titulaire de la Carte Mobilité Inclusion (CMI) mention « Priorité ». Dans une file d’attente, les transports ou une salle d’attente, vous faites valoir votre droit, mais vous vous heurtez à l’incompréhension, au déni, voire à l’hostilité. Cette situation, malheureusement fréquente, est non seulement blessante mais aussi illégale.
Le droit de priorité conféré par la carte CMI n’est pas une faveur que l’on vous accorde, c’est un droit inscrit dans la loi, opposable à tous. Connaître précisément l’étendue de vos droits et les démarches à suivre en cas de non-respect est la première étape pour faire face à ces situations avec assurance et efficacité. Ce guide complet est là pour vous armer.
Les infos à retenir
- ⚖️ Un droit inscrit dans la loi, pas une faveur : Le droit de priorité est défini par l’Article L241-3-1 du Code de l’Action Sociale et des Familles. Son non-respect est une infraction.
- ✅ Où s’applique ce droit ? Dans les files d’attente, les places assises des transports en commun, les salles d’attente et tout établissement ou manifestation accueillant du public. Ce droit s’étend à la personne qui vous accompagne.
- 🗣️ Affirmer son droit, sans se justifier : Vous n’avez pas à justifier la nature de votre handicap, qu’il soit visible ou invisible. La simple présentation de la carte suffit. Face à un refus, restez calme et adressez-vous à un responsable.
- 🚨 Le refus est sanctionnable : Le fait d’entraver l’exercice de ce droit est passible d’une amende de 3ème classe (450 €). En cas de discrimination avérée, des recours plus lourds existent, notamment auprès du Défenseur des Droits.
Que dit précisément la loi sur le droit de priorité ?
Il est essentiel de connaître le texte de loi qui vous protège. L’article L. 241-3-1 du Code de l’action sociale et des familles stipule que la carte CMI mention « priorité » donne un droit de priorité « pour l’accès aux places assises dans les transports en commun, dans les espaces et salles d’attente, ainsi que dans les établissements et les manifestations accueillant du public ». Elle permet également d’obtenir une priorité dans les files d’attente.
Un point crucial, souvent méconnu, est que ce droit s’étend à la personne qui accompagne le titulaire de la carte dans ses déplacements. La loi est donc très claire : ce droit s’impose dans l’espace public et les établissements privés qui reçoivent du public (magasins, banques, cinémas, services administratifs…).
Comment réagir concrètement face à un refus ?
La situation peut être stressante. Il est important d’adopter une stratégie graduée et de rester maître de soi.
🗣️ 1. Affirmez votre droit calmement et fermement
Face à un autre usager qui refuse de céder sa place ou de vous laisser passer, présentez votre carte et énoncez votre droit de manière factuelle : « Bonjour, je suis titulaire de la carte de priorité, la loi m’autorise à passer devant vous / à bénéficier de cette place assise ». Évitez toute confrontation directe et agressive. Surtout, vous n’avez aucune obligation de décrire ou de justifier votre handicap. La carte est votre seule et unique justification.
⚖️ 2. Sollicitez immédiatement un responsable
Si la personne refuse d’obtempérer, ne restez pas seul. Adressez-vous immédiatement à un personnel de l’établissement : un agent de caisse, un chauffeur de bus, un agent de sécurité, un responsable de magasin… Informez-le de la situation et rappelez-lui que l’établissement a l’obligation légale de faire respecter votre droit de priorité. L’inaction de l’employé engage la responsabilité de l’entreprise.

Quels sont les recours formels en cas de non-respect avéré ?
Si la situation n’a pas pu être résolue sur place, ou si le problème est récurrent dans un même lieu, vous pouvez aller plus loin.
– Le signalement : Prenez des photos, notez le nom de l’établissement, l’heure et si possible, recueillez le témoignage d’autres personnes. Envoyez un courrier ou un e-mail circonstancié au siège social de l’enseigne ou à l’organisme de transport.
– Le Défenseur des Droits : C’est votre interlocuteur privilégié. Vous pouvez le saisir gratuitement. Il est l’autorité compétente pour lutter contre les discriminations liées au handicap. Une saisine du Défenseur des Droits aboutit souvent à un rappel à la loi de l’établissement mis en cause.
– Le dépôt de plainte : Le fait d’entraver volontairement l’exercice de votre droit est une infraction. Vous pouvez déposer une main courante ou une plainte au commissariat ou à la gendarmerie.
L’avis de l’avocat spécialisé en droit du handicap
« Le non-respect de la CMI Priorité est une forme de discrimination. La difficulté est souvent la preuve. Mon conseil : ne restez jamais seul face au refus. Interpellez un employé et, si possible, demandez aux autres usagers de témoigner. L’inaction de l’établissement engage sa responsabilité. En cas de problème récurrent, un courrier recommandé au siège de l’enseigne, rappelant l’article de loi et la sanction encourue, et menaçant de saisir le Défenseur des Droits, est souvent très efficace pour faire bouger les choses. »
Faire connaître son droit pour le faire respecter
Le non-respect de la priorité accordée par la carte CMI est une violence sociale, particulièrement pour les personnes dont le handicap est invisible. L’information et la pédagogie sont des armes essentielles, mais elles ne suffisent pas toujours.
Connaître la loi, savoir comment réagir avec calme et méthode, et ne pas hésiter à utiliser les recours formels sont les clés pour transformer un sentiment d’injustice en une affirmation de vos droits. C’est en ne laissant rien passer que l’on fait progresser le respect et la citoyenneté.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Dois-je porter ma carte CMI de manière visible en permanence ?
Non, ce n’est pas une obligation. Vous devez être en mesure de la présenter sur demande pour justifier de votre droit. Cependant, dans une file d’attente ou les transports, la porter de manière discrète mais visible (attachée à un sac, par exemple) peut anticiper les contestations et faciliter l’accès à votre droit.
♿️ Quelle est la différence avec la CMI « Invalidité » ?
La CMI « Invalidité » (avec la silhouette en fauteuil) offre les mêmes droits de priorité que la CMI « Priorité ». En plus, elle donne accès à des avantages fiscaux et à des droits spécifiques, notamment dans le monde du travail. Toute personne ayant une CMI Invalidité a donc d’office le droit de priorité.
👨👩👧👦 La personne qui m’accompagne a-t-elle aussi la priorité ?
Oui, la loi est explicite sur ce point. Le droit de priorité (d’accès, de place assise, dans une file d’attente) « s’étend à la personne qui accompagne la personne handicapée dans ses déplacements ». C’est un point important à rappeler si on vous conteste ce droit.









