Schéma médical d'une sonde JJ posée entre le rein et la vessie, expliquant la durée de l'arrêt de travail nécessaire.

Pose d’une sonde JJ : quel arrêt de travail ?

Si votre urologue vous a annoncé la nécessité de vous poser une sonde « double J » ou « JJ », vous avez probablement déjà traversé l’épreuve douloureuse des calculs rénaux. Alors que la fin des coliques néphrétiques est un soulagement, cette nouvelle étape amène son lot de questions pratiques, la principale étant : vais-je devoir m’arrêter de travailler ? Et si oui, pour combien de temps ?

L’incertitude concernant l’impact de cette procédure sur votre vie professionnelle est une source de stress légitime. Ce guide complet a pour but de vous apporter des réponses claires sur la nécessité de l’arrêt de travail après la pose d’une sonde JJ, sa durée moyenne en fonction de votre métier, et les symptômes qui le justifient, pour vous permettre d’aborder cette période avec plus de sérénité.

Les infos à retenir

  • ✅ Oui, la pose d’une sonde JJ justifie quasi systématiquement un arrêt de travail en raison de l’inconfort et des symptômes qu’elle provoque.
  • 🗓️ La durée de l’arrêt est très variable : de quelques jours à plusieurs semaines. La moyenne se situe souvent entre 1 et 2 semaines.
  • 👷‍♀️ Elle dépend fortement de deux facteurs : votre tolérance personnelle à la sonde (certains la sentent peu, d’autres beaucoup) et la pénibilité physique de votre profession.
  • 👨‍⚕️ C’est votre chirurgien urologue ou votre médecin traitant qui prescrit l’arrêt de travail initial et ses éventuelles prolongations, en fonction de votre situation et de votre ressenti.

Qu’est-ce qu’une sonde JJ et pourquoi justifie-t-elle un arrêt ?

Une sonde JJ (ou double J) est un petit tube souple en plastique ou en silicone, d’environ 2 à 3 millimètres de diamètre, que le chirurgien place à l’intérieur de l’uretère (le canal qui relie le rein à la vessie). Sa forme en double boucle à chaque extrémité lui permet de rester bien en place. Son rôle est de garantir que l’urine puisse s’écouler librement du rein vers la vessie, notamment après une intervention pour retirer des calculs rénaux, afin d’éviter que le canal ne se bouche à cause d’un œdème.

Bien qu’elle soit indispensable pour une bonne cicatrisation, la présence de ce corps étranger dans l’organisme n’est pas anodine et provoque chez la majorité des patients des symptômes qui peuvent être incompatibles avec une activité professionnelle.


Les symptômes fréquents qui rendent le travail difficile 😣

Il est rare de ne rien sentir. Le plus souvent, les patients décrivent un ou plusieurs des symptômes suivants :

  • Une envie permanente d’uriner (pollakiurie) : La boucle de la sonde dans la vessie l’irrite et envoie en continu un signal au cerveau, même quand la vessie est vide. C’est extrêmement gênant et fatigant.
  • Des brûlures urinaires : Une sensation de brûlure ou de gêne au moment d’uriner est très fréquente.
  • Des douleurs : Une douleur sourde dans le flanc (le côté du dos, au niveau du rein) ou une sensation de pesanteur dans le bas-ventre est courante. Elle peut s’intensifier lors des mouvements ou en fin de miction.
  • La présence de sang dans les urines (hématurie) : Il est très fréquent d’avoir des urines rosées ou rouges. Ce phénomène, bien qu’impressionnant, est normal car la sonde irrite les parois de l’uretère.

La combinaison de ces symptômes, leur intensité variable et leur impact sur la concentration et le confort justifient pleinement un temps de repos et une mise à l’écart du milieu professionnel.


Quelle est la durée moyenne de l’arrêt de travail ?

Il n’existe pas de durée « standard » d’arrêt de travail pour une sonde JJ. Votre médecin l’adaptera à votre situation en se basant sur deux critères principaux.

Le facteur n°1 : votre tolérance personnelle

Nous ne sommes pas tous égaux face à la sonde JJ. Certains patients la tolèrent très bien et ne ressentent qu’une légère gêne, leur permettant de reprendre une activité de bureau après quelques jours de repos. Pour d’autres, la douleur et les envies d’uriner sont si intenses et permanentes qu’elles rendent toute activité impossible pendant plusieurs semaines. Il est crucial d’être honnête avec votre médecin sur votre niveau d’inconfort.

Le facteur n°2 : la nature de votre travail

La pénibilité de votre profession est le deuxième critère déterminant. Le mouvement, les vibrations et le port de charges lourdes accentuent considérablement l’irritation et les douleurs liées à la sonde.

Voici une estimation indicative de la durée d’arrêt en fonction de votre métier :

Type de ProfessionExemplesDurée d’arrêt indicative
Travail sédentaire (bureau)Employé de bureau, informaticien, comptable…3 à 7 jours
Travail actif (avec déplacements)Vendeur, infirmier, enseignant, commercial…1 à 2 semaines
Travail très physiqueMaçon, déménageur, agriculteur, ouvrier du BTP…2 à 4 semaines (ou plus)

Focus : Et le télétravail ?

Si votre profession le permet, le télétravail est souvent la solution idéale. Il vous permet de reprendre une activité intellectuelle tout en restant dans le confort de votre domicile, avec un accès immédiat aux toilettes et la possibilité de vous allonger si la douleur est trop forte. C’est une excellente option à discuter avec votre employeur après les premiers jours de repos complet.


Et pour le retrait de la sonde ? Un arrêt est-il nécessaire ?

Le retrait de la sonde se fait en consultation chez l’urologue, via une procédure rapide appelée cystoscopie. L’acte en lui-même ne dure que quelques minutes. En général, il n’est pas nécessaire de prévoir un long arrêt de travail pour le retrait. Le plus souvent, le médecin vous arrêtera pour la journée de l’intervention, le temps de vous rendre au rendez-vous et de vous reposer ensuite. Une légère sensation de brûlure peut persister pendant 24 à 48h, mais elle est rarement incapacitante.


Écouter son corps avant de reprendre le travail

En conclusion, la pose d’une sonde JJ est un acte médical qui nécessite un temps de repos et d’adaptation. L’arrêt de travail est la norme, et sa durée est une décision médicale prise au cas par cas. Ne vous comparez pas à d’autres patients : votre ressenti est le seul qui compte.

Le plus important est de ne pas vouloir « tenir le coup » à tout prix. Une reprise trop précoce dans de mauvaises conditions peut accentuer les douleurs et la fatigue. Dialoguez ouvertement avec votre chirurgien et votre médecin traitant sur vos symptômes et la nature de votre travail. Ils sont là pour vous accompagner et vous prescrire l’arrêt de travail juste et nécessaire à votre confort et à votre bonne convalescence.

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