Cette question, brutale et angoissante, est souvent posée par des patients atteints d’un cancer du côlon à un stade avancé, ou par leurs proches qui cherchent à comprendre et à anticiper. Derrière cette interrogation se cache la peur de la souffrance et de l’inconnu.
La fin de vie avec un cancer du côlon n’est pas une sentence de douleur intolérable. C’est l’étape terminale d’une maladie, où le corps, affaibli, voit ses fonctions vitales s’éteindre progressivement. Comprendre les mécanismes permet de mieux accompagner et de s’assurer que la dignité et le confort du patient restent la priorité absolue.
Avertissement : Cet article aborde le sujet de la fin de vie de manière factuelle et médicale. Son but est d’informer pour apaiser les angoisses liées à l’inconnu, et non de choquer. La lecture peut être difficile.
Les infos à retenir
- 📈 La cause : la généralisation métastatique. À un stade terminal, le décès n’est que très rarement dû au cancer dans le côlon lui-même, mais aux métastases qui se sont développées et qui altèrent le fonctionnement d’organes vitaux (le plus souvent le foie).
- 🍽️ L’affaiblissement général (cachexie) : Le corps, qui lutte contre la maladie et dont le système digestif est atteint, s’épuise. Une perte de poids et de masse musculaire extrême (cachexie) conduit à un état de très grande faiblesse.
- 💊 Les soins palliatifs au centre de tout : L’objectif n’est plus de guérir, mais de soulager tous les symptômes. La gestion de la douleur, des nausées ou de l’essoufflement est la priorité absolue pour garantir le confort du patient.
- 🕊️ Une fin de vie le plus souvent apaisée : Contrairement aux idées reçues, la phase terminale est souvent une période où le patient dort de plus en plus, entrant dans un état de semi-conscience. L’accompagnement vise à assurer une fin de vie paisible et sans souffrance.
Quels sont les mécanismes de la maladie au stade terminal ?
Au stade avancé, le cancer du côlon devient une maladie systémique. Les cellules cancéreuses ont migré via le sang ou la lymphe pour créer des colonies dans d’autres parties du corps : ce sont les métastases. Pour le cancer du côlon, l’organe le plus fréquemment touché est le foie. Le décès survient lorsque cet organe vital, envahi par les métastases, ne peut plus assurer ses fonctions essentielles (filtration du sang, production de protéines…). On parle alors d’insuffisance hépatique. D’autres organes comme les poumons (insuffisance respiratoire) ou les os (fractures, douleur) peuvent aussi être touchés.
Parallèlement, le corps entre dans un état de dénutrition et d’inflammation sévère appelé cachexie. Le patient perd l’appétit, maigrit de façon spectaculaire et sa masse musculaire fond. Cet affaiblissement extrême rend le corps très vulnérable aux infections et contribue à l’épuisement général des fonctions vitales.
Quels sont les symptômes de la phase de fin de vie et comment sont-ils gérés ?
La fin de vie s’accompagne de symptômes que les équipes de soins palliatifs s’attachent à contrôler. La douleur est le symptôme le plus redouté. Elle est aujourd’hui très bien prise en charge grâce à des antalgiques puissants, notamment la morphine, administrée de manière à soulager complètement le patient sans forcément l’endormir en permanence. D’autres symptômes peuvent survenir, comme une grande fatigue, des nausées, un essoufflement (si les poumons sont touchés), ou une occlusion intestinale si la tumeur dans le côlon finit par le boucher. Pour chaque symptôme, des solutions médicales existent pour garantir le confort.

Comment se déroule la toute fin de vie ?
Contrairement aux représentations dramatiques, la phase ultime est souvent un processus d’endormissement progressif. Le patient, très affaibli, passe de plus en plus de temps à dormir. Ses phases d’éveil sont de plus en plus courtes. Il entre dans un état de semi-conscience où il peut encore percevoir la présence et la voix de ses proches. La respiration peut devenir irrégulière, la circulation sanguine ralentit… Le corps s’éteint doucement. La médecine moderne permet, si nécessaire et à la demande du patient, une sédation profonde et continue jusqu’au décès, pour garantir une absence totale de souffrance.
L’avis du médecin en soins palliatifs
« Notre travail n’est pas d’accompagner la mort, mais d’accompagner la vie jusqu’à la mort. L’angoisse des patients et des familles est souvent liée à la peur d’une agonie douloureuse. Je passe mon temps à leur expliquer que notre arsenal thérapeutique aujourd’hui permet de contrôler la quasi-totalité des symptômes. Notre objectif est de préserver la qualité de vie, la dignité et le confort jusqu’au dernier instant. La mort n’est pas un échec de la médecine ; la souffrance non soulagée, oui. »
L’accompagnement, au cœur de la fin de vie
Aborder la manière dont on meurt d’un cancer est une démarche difficile mais nécessaire pour combattre les idées reçues et la peur. La fin de vie n’est que très rarement une scène de film hollywoodien.
Grâce aux progrès immenses des soins palliatifs, c’est un processus qui peut et qui doit être accompagné, apaisé et dénué de souffrance physique. C’est en se concentrant sur la qualité des derniers moments, sur le soulagement des symptômes et sur la présence aimante des proches, que l’on peut traverser cette ultime étape de la vie avec le plus de dignité et de paix possible.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Le patient a-t-il faim ou soif à la fin ?
À la toute fin de la vie, les sensations de faim et de soif disparaissent naturellement car le corps n’a plus la capacité de métaboliser la nourriture et les liquides. Forcer l’alimentation est contre-productif et inconfortable. Des soins de bouche (humidification avec un brumisateur, application de baume sur les lèvres) sont réalisés pour assurer le confort.
🧠 Le patient est-il conscient de ce qui se passe ?
La conscience s’altère progressivement. Même dans un état de semi-conscience ou de sommeil profond, on estime que l’ouïe est le dernier sens à disparaître. Il est donc très important de continuer à parler doucement au patient, à le toucher, à lui dire qu’on l’aime. La présence des proches est un réconfort jusqu’à la fin.
📍 Peut-on choisir où l’on souhaite finir sa vie ?
Oui, dans la mesure du possible. Le patient peut exprimer son souhait d’être maintenu à domicile (avec l’aide de services d’Hospitalisation À Domicile – HAD), d’aller dans une Unité de Soins Palliatifs (USP) spécialisée, ou de rester à l’hôpital. C’est une décision qui se prend en concertation avec l’équipe soignante et la famille.









