Le moment est arrivé de laisser votre bébé pour la première fois chez son assistante maternelle. Mais le scénario redouté se produit : votre enfant hurle, s’agrippe à vous et refuse de vous quitter. Les jours passent et la situation ne s’améliore pas. Le cœur serré, vous êtes assailli par la culpabilité et le doute : avez-vous fait le bon choix ? Votre bébé est-il malheureux ?
Cette période d’adaptation est l’une des étapes les plus délicates pour les parents comme pour l’enfant. Il est essentiel de comprendre que les pleurs de votre bébé ne sont pas un signe de rejet de la nounou, mais au contraire, une preuve de l’amour et de l’attachement qu’il vous porte. Comprendre les enjeux de cette séparation est la clé pour l’accompagner avec plus de sérénité.
Les infos à retenir
- ❤️ C’est une réaction d’attachement saine : Les pleurs et l’opposition sont des signes que votre bébé a tissé un lien d’attachement sécure avec vous. Il proteste contre la séparation, ce qui est une réaction normale et saine à son âge.
- ⏳ La période d’adaptation est la clé : Une adaptation progressive et en douceur, sur une à deux semaines, est indispensable. On ne laisse jamais un bébé du jour au lendemain dans un environnement inconnu.
- 🗣️ Le trio parent-nounou-enfant : La clé de la réussite est une communication ouverte et une confiance mutuelle entre vous et l’assistante maternelle. L’enfant est une éponge et ressent vos propres angoisses.
- 🧸 L’objet transitionnel est un allié : Le « doudou », une tétine, ou un foulard imprégné de votre odeur sont des outils très puissants pour rassurer et réconforter votre bébé pendant votre absence.
Pourquoi mon bébé pleure-t-il autant lors de la séparation ?
Les pleurs de votre bébé sont l’expression d’une émotion intense : l’angoisse de séparation. Ce phénomène, qui culmine souvent autour de 8-9 mois mais qui est présent bien avant, correspond au moment où le bébé comprend que vous êtes une personne distincte de lui et que vous pouvez partir. Ne sachant pas encore bien gérer la notion de temps, votre départ est vécu comme un abandon potentiel. Ces pleurs sont donc avant tout une preuve d’amour. De plus, votre bébé est une véritable éponge émotionnelle. Si vous êtes vous-même anxieux, stressé ou coupable de le laisser, il le ressentira comme un signal de danger, ce qui ne fera qu’amplifier sa propre détresse.
L’angoisse de la séparation est une étape normale. C’est un défi, comme de gérer un bébé de 15 mois « insupportable » en pleine phase d’affirmation.
Comment réussir la période d’adaptation ?
Une bonne adaptation est celle qui se fait en douceur, au rythme de l’enfant. Elle doit être progressive. Idéalement, elle commence par une heure passée tous ensemble (vous, l’enfant, la nounou), puis le lendemain vous vous absentez une petite demi-heure, puis le jour d’après une heure, puis une matinée… L’objectif est de permettre à votre enfant de se familiariser avec le nouveau lieu, les nouvelles odeurs et le nouveau visage en votre présence sécurisante.
Le moment du « au revoir » est également crucial. Il doit être court, clair et confiant. Expliquez simplement à votre enfant où vous allez (« Maman va au travail ») et quand vous revenez (« et revient te chercher après la sieste »). Faites-lui un câlin, confiez-le à la nounou, et partez sans vous retourner, même s’il pleure. Prolonger les adieux ou revenir sur vos pas ne fait qu’augmenter son angoisse. Votre assurance le rassure.

Que faire si l’adaptation reste difficile après plusieurs semaines ?
Si après deux ou trois semaines, les matins sont toujours aussi déchirants, il est important de faire le point. La première chose est d’avoir une discussion honnête avec l’assistante maternelle. Demandez-lui comment se comporte votre bébé une fois que vous êtes parti. Très souvent, les pleurs cessent quelques minutes seulement après votre départ. N’hésitez pas à lui demander de vous envoyer une petite photo dans la matinée pour vous rassurer. Si toutefois la nounou vous confirme que l’enfant reste inconsolable, refuse de s’alimenter ou de dormir et montre des signes de détresse persistants, il faut analyser la situation sans tarder. Parfois, le « courant » ne passe tout simplement pas. Vous pouvez en discuter avec des professionnels en PMI (Protection Maternelle et Infantile) qui pourront vous conseiller.
L’avis de la psychologue pour enfants
« Le plus grand service qu’un parent puisse rendre à son enfant lors de l’adaptation, c’est de faire confiance. Faire confiance à son bébé, en sa capacité à nouer de nouveaux liens. Et faire confiance à la nounou que l’on a choisie. Si le parent est angoissé, s’il doute, s’il appelle toutes les heures, l’enfant le ressentira comme un signal que quelque chose ne va pas. Un ‘au revoir’ rapide et souriant, même si le cœur est lourd, est le plus beau cadeau de confiance que vous puissiez faire à votre enfant. »
Se donner le temps de construire la confiance
L’adaptation chez une assistante maternelle est un processus qui demande du temps, de la patience et de la cohérence. Les réactions de votre bébé sont le signe d’un attachement sain qu’il faut accueillir avec bienveillance.
En établissant une relation de confiance et de dialogue avec votre nounou, et en vous montrant vous-même le plus serein possible lors des séparations, vous donnerez à votre enfant la sécurité intérieure nécessaire pour accepter cette nouvelle étape de sa vie et pour nouer de nouvelles relations affectives.
Les questions de garde sont complexes. Renseignez-vous sur la garde alternée pour un nourrisson et ce que dit la loi.
Foire Aux Questions (FAQ)
🤔 Mon bébé refuse de manger ou de dormir chez la nounou, est-ce grave ?
C’est très fréquent au début. Le changement de repères peut perturber l’appétit et le sommeil. L’important est que la nounou continue de lui proposer à manger et un temps calme, sans le forcer. Généralement, tout rentre dans l’ordre en quelques jours, une fois la confiance installée.
⏱️ Combien de temps dure une période d’adaptation « normale » ?
Il n’y a pas de règle absolue, chaque enfant est différent. En général, on considère qu’une adaptation se fait sur une à trois semaines. Certains enfants ne pleureront jamais, d’autres auront besoin d’un bon mois pour se sentir parfaitement à l’aise.
👩👧👦 Faut-il que ce soit toujours le même parent qui l’amène ?
Au début, c’est préférable pour la stabilité des repères. Une fois que l’enfant est bien adapté, l’alternance entre les deux parents ne pose aucun problème. Parfois, la séparation est plus facile avec l’un des deux parents, il ne faut pas hésiter à s’adapter si c’est le cas.









